Kosovo
Juillet 2024

Escapades kosovares

Pendant mon séjour en Macédoine du Nord, j'ai ressenti l'envie d'explorer le Kosovo. A seulement quelques heures de route de Skope, j’ai eu l’occasion de découvrir les villes de Pristina et Prizren.

Pristina

Quand je pense à Pristina, j’éprouve un mélange d’émotions. C’est une ville qui ne ressemble à aucune autre, je la sens pleine d’énergie mais également toujours marquée par les traces de l’histoire récente. En me promenant dans les rues, je suis frappé par le contraste entre l’ancien et le moderne. Les bâtiments de l'époque côtoient les constructions contemporaines comme la bibliothèque nationale, qui est un exemple fascinant d'architecture innovante avec ses formes atypiques.

Il n’y a pas une foultitude de monuments ou musées à visiter à Pristina, mais tout de même largement de quoi s’occuper une journée. Le cathédrale Sainte Mère Teresa sortie de terre, il y a une dizaine d’années, a été pensée pour devenir à terme le siège du diocèse ainsi que la plus grande église catholique des Balkans et le plus haut édifice du Kosovo.

Juste à côté, dans le parc arboré de l’université, trône une autre curiosité sous la forme d’une église orthodoxe inachevée. Les Kosovars, brouillés avec les Serbes, n’ont aucune envie de poursuivre les travaux.

Et enfin, ce n’est pas vraiment un monument, mais les sept lettres géantes « NEWBORN » érigées le jour de la déclaration d’indépendance en 2008 possèdent une forte valeur symbolique pour les Kosovars. Chaque année, les lettres sont repeintes et contiennent un nouveau message. En juillet 2024, le message célébrait l’ouverture du Kosovo vers l’Europe.

Je découvre également que les Kosovars sont archi fans des États-Unis, qu’ils considèrent comme leurs sauveurs durant la guerre. Comme Bill Clinton, qui a l’honneur d’un boulevard et d’une statue à son nom près de laquelle se trouve une boutique… Hillary.

Je passe ensuite par les quartiers les plus anciens de la ville et non aplatis par les communistes. Trois vieilles mosquées, des bains turcs et une Tour de l’horloge comptent parmi les survivants. Des projets existent pour redonner un peu de lustre aux lieux, mais pour le moment les moyens manquent. Néanmoins, le monument de la fraternité yougoslave en forme de trident semble arriver de nulle part, grand, propre et d’un blanc éclatant.

Le charme de la ville n’est pas à chercher du côté architectural mais plutôt dans ses beaux aménagements : des arbres, une ribambelle de bancs, de libraires de rue et de statues où se promènent du matin au soir les habitants de Pristina.

En résumé, Pristina est un endroit où le passé et le présent s'entremêlent, le centre ressemble un peu à une banlieue où la jeunesse locale cherche à écrire sa propre histoire.

Prizren

Après avoir visité Pristina, je débarque dans la ville réputée la plus belle du Kosovo : Prizren.

Dès mon arrivée, je remarque que la ville n’hésite pas à mélanger le chaotique et le moderne. Des maisons assez fatiguées, des terrains vagues et de vieilles voitures, des poteaux pas très droits qui rencontrent les trottinettes électriques, les cafés modernes et les magasins flambants neufs.

Au milieu de cet ensemble, entre une petite rivière nommée Lumbardhi et une colline, se trouve un vieux centre fait de ruelles pavées où il est très agréable de se promener. Prizren a su conserver une bonne partie de son architecture ottomane comme la mosquée Sinan Pacha, le monastère de Our Lady of Ljeviš ainsi que divers ponts et maisons traditionnelles.

Une architecture simple, une coupole, un minaret et trois arches qui parviennent à illuminer un beau panorama. L’intérieur de la mosquée n’est pas en reste avec un joli plafond de fresques fraîchement rénovées grâce à l’aide de la Turquie.

Dans le même coin, les allées de l’ancien bazar mènent aux vieux bains turcs, reconnaissables aux champignons qui garnissent les toits. Non loin encore, un pont de pierre, l’un des symboles de la ville, survit sous les pas des allées et venues des passants.

En haut de la colline, une belle et grande forteresse domine la ville. Ses murailles offrent de magnifiques vues sur la ville. Sur l’autre versant, la nature est très présente et de multiples chemins de randonnées sont accessibles.

Prizren est, en tout cas, une ville multiculturelle, abritant des communautés serbes, albanaises, bosniaques et turques. Cette diversité se reflète d’ailleurs dans la cuisine, les traditions et les festivals de la ville.

Cela conclut mon excursion au Kosovo. Une belle journée remplie de découvertes au sein de deux villes complètement différentes mais à l'histoire commune. Même si elles ne parraissent pas attirantes au premier regard, Pristina et Prizren valent le détour. Quelques heures sur place suffisent pour faire éclater les beautés cachées de ces deux cités kosovares.