Lost Abroad

Après plusieurs années d'attente à cause de la crise sanitaire, me voici enfin en Thaïlande. Désireux de voir un maximum de choses sur mes deux semaines de congés, j'ai opté pour un circuit organisé ... loin de mes habitudes donc mais même dans la vie de tous les jours, il faut se tester et prendre des risques.

Bangkok

Tentaculaire et bruyante ... mon arrivée à Bangkok a de quoi déconcerter avec ces bretelles d'autoroute qui passent au-dessus des ruelles et cette immense jungle de buildings qui dominent les alentours. Une fois la surprise passée, je me rend compte que la "Ville des anges" est également un concentré de couleurs et de traditions et il me tarde de la parcourir.

Rien de mieux que de prendre le bateau-bus pour comprendre comment le fleuve Chao Praya et les canaux (khlong) font partie du quotidien de l’ancienne « Venise de l’Orient ». Aujourd'hui encore, une flotte composite navigue toujours sur les canaux et connecte les habitations, commerces et temples sur pilotis du quartier. Un véritable bond dans le temps ... mais un style de vie malheureusement en danger au vue de la montée constante des eaux.

Le Wat Arun (le temple de l'Aube) est l'attraction phare le long du Chao Praya. Ce sanctuaire est l'une des constructions les plus emblématiques de Bangkok avec sa tour d'inspiration khmère (prang) recouverte de milliers de fragments de porcelaine chinoise. Un magnifique chef-d'oeuvre, je n'avais jamais rien vu de tel au cours de mes voyages.

Non loin de là, le Grand Palais déploye ses ailes et attire tous les regards. Ancienne résidence royale, protégée d'une haute et large enceinte, j'y découvre une explosion de toîts multicolores, des dorures et de tours lançés vers le ciel. Sans oublier la statue du bouddha la plus vénérée du pays : le bouddha d'émeraude fait en jade et haut de 66cm.

Tout à côté du Grand Palais, le Wat Pho est le plus vieux temple de la cité. Il est célèbre, lui, pour son bouddha couché, long de 46 mètres. Pas évident d'y rester plusieurs minutes pour le regarder vu le nombre de visiteurs présents. Après l'avoir néanmoins contemplé sous différents angles, je m'amuse à déambuler dans de magnifiques corridors remplis de stupas colorés et de nombreuses statues.

Il y a bien d'autres curiosités à découvrir au coeur de la ville. A pied ou à vélo (j'ai opté pour les deux options), j'ai plongé dans l'univers envoûtant de Chinatown où s'entremêlent les ruelles secrètes semées de temples taoïstes, d'herboristes et de petits marchés. Je vous déconseille par contre de manger n'importe quoi.

Bangkok montre un autre visage quand la nuit tombe et que les lumières de la rue s’allument. La nuit s’anime avec une toute autre expérience à offrir aux visiteurs. Je profite pleinement, je sors de ma zone de confort et je m'immerge totalement dans une culture totalement inédite pour moi. J'adore.

Ratchaburi

Non loin de Bangkok, je pointe deux marchés populaires mais également très (trop) touristiques. Le Maeklong Railway Market, un marché pas vraiment comme les autres puisqu'il se situe sur les rails du chemin de fer. A chaque passage du train, les locaux replient leurs étals avec dextérité et vitesse. Le train frôle alors les stands et les passants, qui se rangent sur le côté pour le laisser passer. Quelques secondes après son passage, les vendeurs réaménagent leurs stands et la vie reprend son cours, comme si de rien n’était.

Le second est le marché flottant de Damnoen Saduak qui est considéré comme le plus grand et le plus célèbre de tous. Il est très prisé par les touristes qui se bousculent sur les barques et les berges pour y flairer les bonnes affaires.

Kanchanaburi

La vallée de la rivière Kwaï est un immanquable : berges luxuriantes, forêts, grottes, gorges profondes, cascades, lacs, ... et ce fleuve sur lequel s'est agrippée une vie paisible où les radeaux abritent maisons, boutiques et marchés. On est à des années lumières de la capitale. J'ai un petit coup de coeur pour le parc historique de Prasat Muang qui abrite de belles structures de temples de style khmer similaires au site d’Angkor au Cambodge. Cela dit, j'ai moins aimé les moustiques.

C’est aussi une région chargée d’histoire contemporaine. Durant la Seconde Guerre Mondiale, les occupants japonais y ont entrepris la construction d’une voie de chemin de fer de 415 km dans le but de conquérir la Birmanie. Ce chantier titanesque a envoyé à la mort plus de 10 000 prisonniers de guerre et environ 90 000 ouvriers asiatiques. Des musées et cimetières, le fameux pont de Kanchanaburi, le Col du feu de l’enfer (Hellfire Pass) sont autant d’étapes qui permettent de comprendre l’horreur de ce conflit mondial dans la région.

Ayutthaya

Je continue mon périple et je me retrouve dans la deuxième capitale du pays après Sukhothaï. Ayutthaya, fondée vers 1350, a été détruite par les Birmans au 18ème siècle. Mais ses vestiges, caractérisés par les prangs et par des monastères aux proportions gigantesques, donnent une idée de sa splendeur passée. Le Wat Chai Wattanaram, le Wat Phra Si San Phet et le Wat Mahatat sont les trois sites bouddhistes en briques rouges à ne pas manquer, selon moi, à Ayutthaya.

Chiang Mai

Direction le nord du pays depuis la gare d'Ayutthaya, 12h de train de nuit ... une expérience unique à vivre, pas toujours confortable mais on agit ainsi comme les locaux. Chiang Mai, qui veut dire « ville nouvelle », est une ville de charme et au calme provincial, on est bien loin des modernités de la capitale.

Une fois arrivé à Chiang Mai, je visite le Wat Phra That Doi Suthep, l'un des temples les plus sacrés du nord. Tout en haut de la montagne, ce sanctuaire bouddhiste a un style architectural très typique du nord mais outre les diverses théories autour de sa construction, c'est la légende de l'éléphant blanc qui fait venir les curieux. Pour l'anecdote, un morceau d'une relique ayant appartenue à Bouddha a été placée par le roi sur le dos d'un éléphant blanc qui a ensuite été libéré dans la jungle. L'éléphant a escaladé le Doi Suthep, s'est arrêté et a gémi trois fois avant de mourir. Ceci a été interprété comme un signe et le Roi a donc ordonné la construction d'un temple à l'emplacement de sa mort.

Il est très agréable et facile de se balader au centre-ville, je vous recommande la visite des principaux temples de la vieille ville, en commençant par le Wat Phra Sing, puis de continuer par le Wat Chedi Luang. Chaque temple a son style, son histoire et ses trésors.

Mon dernier jour, l'idée de quitter Chiang Mai sans faire connaissance avec les éléphants me semble impardonnable. Je décide donc de visiter le Kanta Elephant Sanctuary, un camp respectueux des animaux, un refuge où les éléphants vivent dans un environnement naturel. Pas de spectacles ici ou de tours de cirque mais une rencontre instructive et déconcertante au plus près de ces majestueux animaux.

Phuket

Des plages tropicales, des temples cachés, des merveilles naturelles et une vie nocturne incessante et survoltée. Phuket attire celles et ceux qui aiment se détendre au soleil et se divertir la nuit. J'ai horreur de ça et mon expérience à Phuket n'a pas amélioré mon opinion. Trop de monde, tourisme de masse sur les quelques sites touristiques qui en valent vraiment la peine. Je suis venu, j'ai vu et je n'y retournerai pas.

Je souhaite néanmoins mettre en avant les îles Phi Phi, accessible en bateau et la crypte de Maya Bay où le film "The Beach" avec Léonardo DiCaprio a été tourné, il y a quelques années maintenant. Si on arrive à mettre de côté le nombre affolant de touristes, je peux dire qu'il s'agit malgré tout d'un paysage paradisiaque.

Le vieux quartier de Phuket Town, qui rassemble d'anciens bâtiments des colonies britanniques et le Grand Bouddha qui l'a surplombe valent le détour. Patong Beach est certainement la partie la plus connue de la province mais je ne vous enverrai jamais là-bas.

En conclusion

La Thaïlande ne laisse pas indifférent, avant de partir, j'avais déjà des a priori sur cette destination dont on ne revient finalement pas sans avoir succombé au charme d'une population accueillante et souriante. Embarquer pour la Thaïlande n'a pas été un choix anodin pour moi et mon envie d'en voir plus est bien réelle. Merci à Cédric, mon meilleur ami, de m'avoir accompagné et d'avoir survécu au rythme un peu fou de ce séjour.

Je pense qu'il faut éviter de s'égarer dans les chemins creusés par le tourisme de masse et de savoir façonner son propre voyage sans faux-semblants, au plus proche de la réalité pour en goûter le meilleur et épouser pour quelque temps, avec sagesse, ces sensations "made in Thaïland".

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