Chine
Mai 2014

L'Empire du Milieu

L’une des plus anciennes civilisations du monde fascine par sa grandeur, son écriture, ses métropoles, ses multiples formes d’art et ses paysages mythiques. Flashback sur mes dix jours en Chine entre Pékin et Shanghai … une brève initiation au sein de l’Empire du Milieu.

Pékin

Protégée par les replis de la Grande Muraille, la capitale chinoise a décidé de montrer un visage radicalement nouveau sans pour autant mettre au placard les coutumes et légendes du passé. Plusieurs sites inévitables au cœur même de la ville et en périphérie.

Le Temple du Ciel est lieu de culte où l’empereur se déplaçait deux fois par an (aux solstices) pour s’adresser aux cieux au travers de sacrifices. Cette zone est trois fois plus grande que la Cité interdite et est aujourd’hui, un lieu de promenade où l’on vient admirer les anciennes architectures mais aussi le parc impeccablement entretenu. Ce qui est marquant, ce sont les couleurs des temples et les détails des peintures, sculptures et mosaïques présents à l’intérieur des bâtiments.

La Place Tian’an men

50 ha et de nombreuses constructions en hommage à la Chine comme le musée national de Chine, l’Assemblée nationale populaire, le monument aux Héros du peuple sans oublier le mausolée du président Mao. Figure emblématique du pays, c’est à cet endroit qu’il improvisa une tribune où il proclama la naissance de la République populaire de Chine. Chargée d’histoire, cette place est également la porte d’entrée de la Cité interdite et donc le point de rendez-vous de nombreux touristes … peut-être un peu trop même.

La plupart des touristes sont des chinois arrivant des campagnes et visitant la capitale. Petite anecdote, j’ai été pris plusieurs fois en photo avec des familles, leur bébé dans les bras car pour eux, j’étais le premier occidental qu’ils voyaient en vrai.

La Cité interdite

Le palais est ouvert au public depuis 1924 et le fantasme entourant cet immense édifice est toujours perceptible. Portes, cours et pavillons, terrasses de marbre blanc, des statues de dragon, tortue et grue ornent les escaliers, murs, corniches et toits. C’est une expérience fabuleuse de déambuler entre les différents palais et les salles du trône. On pourrait presque s’immiscer dans l’intimité de l’empereur et de ses concubines.

Les Hutong

Par définition, ce sont des réseaux de rues et ruelles qui découpent les vastes blocs d’habitations. Malheureusement, l'urbanisation tend à faire disparaître ses habitations traditionnelles au profit d'immeubles modernes. C’est vraiment dommage car il s’agit de quartiers où il est très agréable de se promener. Les restaurants et petits magasins se changent en bars et salons de détente une fois la nuit tombée. Le must est de quadriller les Hutong à bord d’un cyclo-pousse avec un traducteur à vos côtés.

Le Palais d'été

On pourrait croire qu’avec une cité immense constituée de nombreuses annexes et un lieu de pèlerinage pour les prières, l’Empereur en aurait assez mais non, à l’époque, la démesure était de mise et de nombreux ouvriers ont souffert de l’extravagance des dirigeants. Pour preuve, le Palais d’été qui est comme son nom l’indique, une résidence secondaire.

Construit sur les bords du lac Kunming et au pied de la colline de la Longévité, ce palais fourmille de beautés. Une mention particulière pour le bateau de marbre et la galerie couverte, ornée de peintures de paysages célèbres et de scènes de romans populaires.

La Muraille de Chine

Je n’ai pas eu l’occasion de faire tout le chemin, elle fait quand même plus de 6000 km de long (8000 km de long avec les annexes). Je me suis promené sur le tronçon de Mutianyu, un secteur appartenant au système de défense avec de nombreux bastions très rapprochés. Moins bondé que d’autres secteurs et offrant une superbe vue sur une forêt de chênes, c’est la ceinture à voir.

Xi’an

11 heures de trajet entre Pékin et Xi’an de nuit et en train-couchettes. Pas évident de se reposer mais au final, une très belle expérience à partager le moyen de transport le plus commun du pays. Xi’an, ancienne capitale de l’empire de Chine et également ancienne capitale de la route de la Soie, la ville est un vrai paradoxe puisque, de toute cette histoire, il ne reste que peu de vestiges visibles.

La Grande pagode de l’Oie sauvage est un hommage et également le lieu de sépulture de Xuanzang : moine, voyageur et traducteur bouddhiste. De loin, on dirait qu’elle n’est pas très droite mais si, elle l’est, même si elle date du 7ème siècle.

Le Musée archéologique de Xi’an présente tous les trésors archéologiques découverts dans les plaines des alentours. Belle exposition de tenues et masques ayant appartenu aux différentes ethnies peuplant le pays.

Le mausolée de l'empereur Qin

Le tombeau du Premier Empereur est le site à voir près de Xi’an. En 1974, en creusant un puits, des paysans tombèrent nez à nez avec un détachement de quatre guerriers en argile. Ce hasard fut le prélude d’une des plus grandes découvertes archéologiques : 6000 soldats rangés en ordre de bataille sur 14000 km². Tous les postes militaires sont représentés : officiers, sous-officiers, fantassins, conducteurs de chars, arbalétriers, archers, cavaliers avec leurs chevaux, conducteurs de chars… et mêmes des musiciens et des fonctionnaires civils.

La garde d’outre-tombe de l’Empereur Qin Shihuandi. C’est un endroit incroyable et tellement grand qu’on pense ne jamais arriver au bout.

Luoyang et les grottes de Longmen

C’est au sud de la ville que se trouve le plus beau site de la ville, les grottes de Longmen. Sur une longueur de 1 km, il existe 2345 grottes et niches, 2 800 inscriptions et plus de 100 000 images bouddhistes dont la plus grande et la plus impressionnante est la représentation du Bouddha assis qui mesure plus de 17 mètres de haut.

Non loin de Luoyang, la localité de Dengfeng tient sa popularité à une autre fondation bouddhiste : le monastère de Shaolin considéré comme le berceau du Kung-Fu et des arts martiaux. Aujourd’hui, les descendants de ces moines combattants initient des stagiaires du monde entier à des exercices spectaculaires. A environ 300 mètres du monastère, la forêt de pagodes est une des parties les plus splendides pour moi malgré qu'il s'agisse, en fait, d'un cimetière.

Shanghai

L’exemple même de l’évolution du pays depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. A cette époque, on accédait à Shanghai par la mer jusqu’au port … qui est aujourd’hui l’un des plus importants du monde. D’un côté, le Bund, boulevard bordé par une chaîne de bâtiments coloniaux abritant des banques, des consulats et des hôtels. C’est un lieu de promenade fort apprécié de jour comme de nuit.

De l’autre côté du fleuve, le quartier de Pudong, déploie sa batterie de gratte-ciel futuristes : la Perle de l’Orient, la tour Jinmao et le Shanghai World Financial Center. Surnommé « Le Manhattan de Shanghai », ce district ne m’a pas laissé une forte impression. Il faut dire que je suis plus attiré par les vieilles pierres que par la modernité.

Il y a bien d’autres coins en ville, si les magasins vous attirent, la rue Nankin est l’endroit où aller mais faites attention aux rabatteurs, les contrefaçons sont nombreuses et arnaquer les touristes est un sport populaire sur cette artère. Il y a aussi de nombreux musées, comme le musée de Shanghai et le musée d’Art contemporain (MoCA) mais je vous conseille de plutôt vous rendre dans l’ancienne concession française avec ses platanes et demeures au style bien de chez-nous.

Suzhou, la cité de la soie

Le jardin du Maître des filets est l’un des quatre jardins les plus connus de la ville de Suzhou. Malgré le fait que ce jardin soit de petite taille (1.3 hectares), il est divisé en trois parties distinctes : à l'Est, une zone résidentielle, à l'Ouest, un jardin intérieur avec une cour, au centre, le jardin lui-même, dans lequel on peut découvrir un étang entouré de pavillons et de kiosques. Un haut lieu très touristique mais très joli … et loin du vrombissement de Shanghai.

Je mettrai enfin, le petit village d’eau de Luzhi en avant. Il détient une histoire vieille de plus de 2500 ans et se caractérise par les nombreuses rivières et canaux qui le traversent. Ces derniers sont reliés par de très nombreux petits ponts de toutes formes. Son surnom de « Capitale des ponts » vient de là.

En conclusion, la Chine a été placée sous le signe des superlatifs par l’audace des premiers empereurs et continue à intriguer aujourd’hui même si le pays du Milieu pèse plus que jamais dans l’avenir planétaire.